jeudi 20 octobre 2016

Chien qui pleure : explications et solutions !

Un chien qui pleure fait terriblement mal au cœur et peut vite devenir une nuisance sonore à vivre au quotidien. Que ce soit en pleine journée en votre absence, parce que vous ne vous en occupez pas ou en pleine nuit vous empêchant ainsi de passer des nuits au calme, cela ne peut plus durer. Respirez un bon coup, nous vous proposons des éléments de réponse et des astuces à essayer pour retrouver le calme à la maison et avec les voisins.

Les causes probables du phénomène du chien qui pleure

Commençons par un petit rappel sur l’aboiement : à la base, l’aboiement du chien est une décharge nerveuse. On en connait 4 types dont l’aboiement de demande qui a pour objectif de susciter votre intérêt. Quand le chien aboie ou gémit et qu’il observe une réaction de votre part, il intègre que cette façon de vous interpeler fonctionne. Les pleurs du chien sont un phénomène proche qui constitue un moyen d’appeler le maître. Qui peut résister aux litanies de son animal favori ? Tout comme le chiot gémissait pour que sa mère s’occupe de lui, le chien utilise cette même recette pour attirer l’attention.
Comme vous avez pu le constater, le chien n’aime pas beaucoup la solitude or un chien doit apprendre à être seul et à ne pas être en interaction permanente avec ses maîtres. Rares sont les personnes qui peuvent emmener leur chien au travail ou partout avec elles, ou qui peuvent consacrer leur journée entière à l’occupation de leur toutou. Le problème peut donc venir du manque d’habitude du chien à passer des moments seuls. Qui s’amuserait à mettre son chien dans une pièce tandis qu’on est à la maison ? Et pourtant… voilà un apprentissage par le procédé de l’habituation bien nécessaire et dans l’intérêt de votre poilu.
S’il souffre d’hyper attachement, c’est qu’il n’a pas été habitué à se gérer seul, c’est-à-dire à s’occuper et à attendre les moments de complicité avec son partenaire humain qui succèdent à la phase de séparation. Il faut donc déconstruire le comportement pour repartir sur de bonnes bases et ainsi instaurer un détachement naturel pour profiter d’une vie équilibrée pour tous.
Bien sûr, si le gémissement apparaît sans raison et s’accompagne d’une modification du comportement de votre poilu, n’attendez pas avant de consulter un vétérinaire.

Zoom sur le chiot qui pleure : quand la peluche donne de la voix

Une fois les lumières éteintes, Lucky gémit pendant des heures mettant à mal votre sommeil et vos nerfs. Les nuits passent et se ressemblent : vous lui demandez de se taire, une, deux, dix fois, vous finissez par lui ouvrir, et bien que vous l’aimiez beaucoup, vous commencez à être à bout. Le chiot qui pleure est un grand classique. La petite boule de poils adorable se transforme alors en diable qui signe la fin des nuits paisibles, et sa bouille d’amour ne suffit pas toujours à apaiser les tensions.
La réaction spontanée est de chercher à rassurer le chiot comme on le ferait avec un bébé or ce n’est plus un bébé en âge chien ! Eh oui, à partir de la 8ème semaine, le chiot est indépendant psychologiquement et émotionnellement de sa maman, il est en capacité d’élire domicile dans sa nouvelle maison auprès de ses nouveaux maîtres. Or, le plus souvent, le ou les maîtres vont se laisser attendrir par les gémissements et les « pleurs du chiot » de telle sorte que la petite boule de poils atterrit dans le lit pour les plus faibles d’entre nous.
Rassurer un chiot qui pleure ne veut pas dire le câliner. C’est bien la première semaine qu’il faut tenir pour lui faire comprendre où est son lieu de couchage et prendre de bonnes habitudes. Le chiot ayant besoin de se sentir en sécurité, on conseille d’opter pour une cage de transport ou d’exposition qui va faire office de tanière, un endroit rassurant et apaisant pour le chien. Pensez à mettre son lieu de couchage ou son panier dans un coin, mais pas nécessairement sous un escalier car le chien à tendance phobique pourrait à terme développer une agressivité vis-à-vis de ce lieu, une sorte de « Pas touche minouche !» pouvant mal tourner.
Le chiot qui pleure la nuit ne pleurera pas toujours, il est en phase de test pour savoir jusqu’où il peut aller. Afin de l’aider à bien se développer et à ne pas régresser, il ne faut pas répondre à toutes ses sollicitations. Le chiot qui pleure reproduit en réalité le cri de détresse qu’il a développé pendant ses premières semaines pour appeler la mère. Moralité : tenez-le éloigné du « nid » qui n’est autre que votre propre lit.
Si vous ne parvenez vraiment pas à tenir, vous pourrez procéder comme suit :
Mettre le panier au pied du lit (1 semaine)
Éloigner le panier jusque devant la porte et la fermer (1 semaine)
Placer le panier à la place désirée.Vous n’avez pas encore votre chien ? Essayez dans la mesure du possible de repartir avec un objet ou un morceau de couverture qu’il a côtoyé pendant ses premières semaines afin de ne pas le dépayser. Il se sentira plus apaisé dans son nouvel univers avec une odeur familière.

Un point sur le partage du lit avec son chien

Tout le monde ne souhaite pas partager son lit avec son chien, que ce soit pour une question d’hygiène, de place, ou d’intimité. Parfois, cela semble la seule solution pour que le chien arrête de pleurer parce qu’IL l’a choisie. Mais cela vous convient-il à vous ?
Selon les principes de la hiérarchie de la meute, un chien ne doit pas dormir en hauteur avec ses maîtres, c’est-à- dire au même niveau. Cette action qui peut sembler anodine n’est autre qu’un pont hiérarchique qui peut, si elle s’accompagne d’autres comportements inappropriés (grognement à la gamelle, aboiement de garde, agressivité en promenade envers certains congénères), entraîner une guerre de statut au sein de la famille. Qui vole un os vole une place sur le canapé (et parfois bien plus). 
Pour des personnes complètement dépassées, la vie devient un enfer et il peut être envisagé de se séparer du chien alors qu’il existe une solution toute simple : l’éducation.
Libre à chacun de donner du crédit à la question du statut du chien dans le foyer. On peut tout à fait dormir avec son chien sans rencontrer d’autres problèmes à la maison ! Plusieurs facteurs sont déterminants comme le caractère du chien et l’éducation qu’il a reçue pour bien vivre avec son humain, cela n’a pas à voir avec la race, le site guide-du-chien.com étant fervent défenseur des chiens catégorisés. Par contre, il faut être conscient qu’il s’agit d’une porte ouverte …

Quelles solutions appliquer pour que mon chien adulte arrête de pleurer ?

Chien qui pleure et gémit : dire STOP sans un mot !
Vous l’aurez compris, votre toutou adoré cherche avant tout à attirer l’attention. Vous déranger et vous faire cesser une activité pour passer du temps avec vous devient alors une activité fétiche pourvu que vous déniiez « répondre » car un mot vaut mieux que l’ignorance pour le chien. Parce qu’ils sont aussi taquins, nos amis les chiens. Ignorez les gémissements, ne répondez pas, et ne regardez pas non plus votre chien non plus si vous êtes dans un moment où l’interaction n’est pas possible. Si les pleurs se poursuivent, vous pouvez isoler votre cher poilu quelques minutes dans une petite pièce pour le calmer, sans un mot, puis le faire revenir dans l’espace de vie comme si de rien n’était.

Ne pas porter attention au chien qui pleure la nuit
Après avoir cherché à rassurer son chien par des caresses et des paroles réconfortantes (du point de vue humain), avoir essayé de le faire taire avec des « Tais-toi ! », le maître d’un chien qui gémit et qui appelle de façon intempestive en pleine nuit se retrouve bien souvent complètement désemparé.
La meilleure attitude est de ne pas réagir du tout à ses appels. Certes, cela demande un effort énorme mêlant fermeté et endurance – on aimerait tellement aller lui faire un gros câlin, mais non il faut tenir. Dans le cadre d’un chiot qui pleure, ou d’un chien adulte récemment adopté, craquer au bout d’un jour ne fait que repousser le moment où le chien comprendra que l’appel n’aboutit pas à votre venue ou au déplacement de son couchage. Idem pour un chien adulte qui s’est mis à avoir ce comportement à la suite d’une séparation, du départ d’un enfant, ou de tout autre changement dans votre routine. Pensez à la cohérence de votre comportement et à acheter des boules Quies le temps que ça passe.
Astuce : votre chien refuse d’aller au panier au moment de dormir ? Associez cet instant à un moment agréable par une séance de papouilles ou par une récompense alimentaire avant de partir sans vous retourner.
Soyez évidement attentif à son environnement, vous devez veiller à son bien-être en repérant les éléments qui pourraient lui faire peur ou créer un inconfort (bruit de travaux, objet de grande taille inconnu, ombre, etc.).

Travailler la gestion nerveuse chez le chien : l’occuper et le faire décharger !
Le chien qui pleure pouvant aussi chercher à évacuer les tensions, on ne peut pas uniquement se contenter de ne pas répondre. À l’instar des humains, les chiens sont plus ou moins sensibles au stress et ils ont tous leur façon de réagir à une situation donnée. Comment faire ?
  • Il peut être intéressant de fatiguer le chien avant de dormir ou avant de quitter le lieu de vie avec une dernière balade mais surtout avec une dépense intellectuelle comme un casse-tête ou la recherche de friandises cachées.
  • Sur le couchage de votre poilu, proposez différents types de jouets (balle molle, kong garni, bâton de bois vert, peluche).
  • Pour les chiens qui ne supportent pas la séparation, prenez l’habitude de donner un doudou réconfort avant votre départ du domicile et avant le coucher. De cette façon, votre chien se sentira rassuré grâce à un objet et n’aura pas besoin de vous réclamer pour apaiser son anxiété de séparation, même si vous êtes dans la pièce d’à côté.
C’est en travaillant au jour le jour que vous verrez une évolution positive du comportement de votre chiot ou chien qui pleure, que ce dernier ait un problème avec la solitude en journée, la gestion nerveuse ou la séparation pour la nuit. Enfin, ne soyons pas bornés : si faire dormir votre chien dans la chambre ne gêne personne, alors pourquoi pas ? 

Par Pauline Lalangue - Éducateur canin comportementaliste.


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