Sexe, âge et contexte à déchiffrer
Ana Larranãga et son équipe de l'université Alfonso X el
Sabio de Madrid (Espagne) ont mis les chiens dans 7 situations différentes :
• seuls, attachés dans un parc à un arbre ou un poteau ;
• à 1,5 mètre de leur maître, lequel tient ostensiblement
une balle ;
• en train de jouer ;
• à 1,5 mètre d'une gamelle de nourriture tenue par leur
maître ;
• devant des signaux indiquant une promenade à venir
(manipulation de la laisse et autres) ;
• lorsqu'un inconnu (l'expérimentateur) qui se présente à la
porte ou dans le jardin en l'absence de leur maître ;
• lorsqu'un inconnu agresse le tandem chien-maître.
Ils ont enregistré les aboiements de 8 Mudis (3 mâles, 5
femelles), des chiens de berger hongrois âgés de 1 à 10 ans.
Au total, les
chercheurs ont récolté plus de 7.000 aboiements et sélectionné 800 d'entre eux
(100 par chien), au hasard. Un ordinateur a ensuite analysé chaque vocalisation
selon 26 paramètres : amplitude, fréquence, irrégularités, composantes, etc.
Dans un premier temps, la machine est passée par une phase d'apprentissage
supervisé. Elle a associé un critère (mâle, femelle, vieux...) à un ensemble de
paramètres et ainsi fait émerger des modèles de prédiction mathématiques. Puis,
elle a appliqué l'algorithme trouvé au reste des aboiements pour déterminer, à
partir d'un enregistrement inconnu, la catégorie d'âge du chien (jeune, adulte,
vieux), le sexe et le contexte.
Un aboiement qui en dit long
Le sexe de l'animal était trouvé par la machine à 85%. Elle
faisait preuve d'une plus grande finesse
pour les femelles avec 9% d'erreurs contre 24% pour les mâles. Quant à l'âge, il était aussi déterminé avec efficacité et l'ordinateur affichait 80% de bons résultats. Ce qui n'était pas le cas du contexte. Les bonnes attributions n'atteignaient que 55% et de grandes disparités entre les chiens apparaissaient (de 98 % à 12% selon les canidés). La balle en main était ainsi souvent confondue avec la nourriture, et le jeu avec la promesse d'une promenade.
pour les femelles avec 9% d'erreurs contre 24% pour les mâles. Quant à l'âge, il était aussi déterminé avec efficacité et l'ordinateur affichait 80% de bons résultats. Ce qui n'était pas le cas du contexte. Les bonnes attributions n'atteignaient que 55% et de grandes disparités entre les chiens apparaissaient (de 98 % à 12% selon les canidés). La balle en main était ainsi souvent confondue avec la nourriture, et le jeu avec la promesse d'une promenade.
Les résultats obtenus sont toutefois encourageants, car ils
surpassent ceux de précédentes études et avoisinent les capacités de décryptage
humaines… Mais contrairement à l'Homme, la machine n'avait pas eu accès à des
suites d'aboiements et ne pouvait prendre en compte la périodicité d'émission
du cri. En outre, il faudrait également réaliser l'expérience sur d'autres
races de chien pour voir si cela fonctionne aussi bien. Au final, l'expérience prouve
à quel point la voix des animaux est porteuse d'informations... Une vraie
signature vocale !
Source : Sciences et Avenir
Source : Sciences et Avenir
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