Le Ministre du Bien-ëtre animal, Carlo Di Antonio |
Le ministre wallon du bien-être animal veut revoir les règles en matière d’élevage et de commerce de chiens en Wallonie. Parmi les propositions : limiter les grossesses pour les chiennes et éviter ainsi les « usines à chiots », imposer un agrément aux éleveurs particuliers dès la première portée, mais aussi créer une cotisation que paierait les nouveaux propriétaires, et qui permettrait de financer les refuges d’animaux abandonnés.
« Notre volonté est ainsi d’organiser l’élevage autour de gens sérieux, avec des agréments plus forts que ceux existants, même pour les éleveurs amateurs qui produisent tout de même des chiens à grande fréquence », explique Carlo Di Antonio.
Le Ministre souhaite ainsi que chaque éleveur, même particulier, demande un numéro d’agrément et se déclare dès la première portée. Actuellement, aucun agrément n’est requis avec moins de trois portées par an. Le Conseil Wallon irait encore plus loin, en s’assurant que chaque chiot de sept semaines soit identifié et pucé.
Les femelles verraient également le nombre de portées réduit : une fois par an, ou deux tous les deux ans. « Là, nous réfléchissons encore à la formule », souligne Carlo Di Antonio, qui entend aussi limiter le nombre de femelles reproductrices par élevage, pour mettre fin aux « usines à chiots ».
Les éleveurs ne pourraient plus non plus multiplier les races commercialisées chez eux : elles seraient limitées en fonction du nombre de races élevées par l’éleveur lui-même. Plus question donc de vendre dix races différentes, de chiots achetés ailleurs, si on n’élève que des bouledogues… Et les commerçants ne pourraient plus vendre que 10 % de chiens venant d’autres élevages.
Les éleveurs furax
Une mesure qui fait grincer des dents Léonard Monami, président d'Andibel (fédération des commerçants d'oiseaux, d'animaux de compagnie et accessoires). « Si ça entre en vigueur, on peut arrêter notre commerce et licencier notre personnel. Moi je vends 800 chiens par an, alors que j’en élève 100. C’est la mort du secteur ».
L’acheteur serait mieux protégé : la garantie actuelle, de 10 jours, passerait à 30 jours pour une série de maladies.
Mais l’acheteur aurait aussi des devoirs. Carlo Di Antonio envisage une taxe, appliquée lors de la vente d’un chien ou d’un chat (les animaux les plus recueillis en refuges NdlR), qui serait versée par l’acheteur à un fonds, alimentant les refuges. « Sur 10 chiens achetés, au moins un finit dans un refuge, et ces endroits ne sont financés que par les dons. Il serait normal que, lorsqu’on achète un animal, on pense à celui qui va être abandonné via cette cotisation » . Quel en sera le montant ? Rien n’est fixé. Mais le Conseil wallon du Bien-être animal y est en tout cas favorable, et estime qu’elle doit aussi toucher les chiots achetés dans d’autres régions du pays, ou à l’étranger.
Enfin, il y aurait un « quota » maximal de chiens pouvant être détenus par un ménage. « Il y a des cas extrêmes. Parfois, on découvre dans une maison modeste, avec un petit jardin, 35 chiens. Ce n’est plus possible » , rappelle le Ministre. Le code wallon du bien-être fixerait donc un maxima. « Et ceux qui souhaitent dépasser cette norme, devraient en faire la déclaration et demander une autorisation. Un petit contrôle permettrait alors de vérifier si la personne dispose des infrastructures adéquates pour un tel nombre de chiens », note le ministre.
Si tous les indicateurs sont au vert, le code wallon du bien-être animal pourrait être présenté dans le courant de l’année prochaine, et être mis en application d’ici mi-2018.
In "Mon Chien Magazine", 18 janvier 17
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