LA RENTREE… POUR
LES TOUTOUS AUSSI !
Au retour
des vacances, les animaux aussi ont le blues...
Plus
de jeux, ni de balades à la mer, la campagne ou la montagne: quand sonne
l'heure du retour de vacances, les animaux de compagnie ont le blues de la rentrée, comme les
enfants qui retrouvent le chemin de l'école.
Aboiements, pleurs,
chaussures et meubles mâchouillés, poubelle renversée, pipi sur le tapis:
autant d'indices qui doivent alerter le maître sur le mal-être de son animal de
compagnie.
Si un chien aboie à
tue-tête, détruit le mobilier à son retour à la maison, après des vacances
passées avec son maître, un membre de la famille ou en famille d'accueil, c'est
qu'il souffre du manque de compagnie et qu'il a le blues de la rentrée».
Surtout ne le punissez
pas ! En jouant avec les objets de son maître, le chien garde un contact avec
lui. En revanche, vous devez lui réapprendre la solitude pour éviter vocalises,
destructions d'objets et malpropreté.
Pour le chien comme le chat, les professionnels
animaliers conseillent de mettre en place des jeux pour les occuper pendant que
le maître est au travail et l'enfant à l'école.
Rétablir des rituels
- Il faut aussi rétablir
des rituels pour que l'animal garde le moral une semaine environ avant la fin
des vacances.
- Il faut continuer de
promener son chien le matin et le soir, mais avec des balades plus courtes et
le nourrir à heure régulière, comme lorsqu'on travaille.
- Comme les hommes, les
animaux font aussi des excès alimentaires pendant les vacances et un retour aux
bonnes habitudes culinaires s'impose.
- Fini le grignotage, il
faut rééquilibrer l'alimentation des chats et surtout des chiens, s'accordent à
dire les professionnels animaliers.
Mais, parfois les troubles du comportement
persistent et deviennent récurrents. Si l'animal refuse de s'alimenter
plusieurs jours et reste prostré, le mal est plus profond qu'un simple cafard
de rentrée. Dans ce cas, une consultation chez un spécialiste du comportement
s'impose peut-être.
CA Y
EST, ON RETOURNE SUR LES BANCS DE L’ÉCOLE, ON REPREND LE TRAVAIL, LE RYTHME DE
VIE PLUS EFFRÉNÉ… ET POUR NOTRE CHIEN, CELA CHANGE-T-IL QUELQUE CHOSE ?
Vacances avec son chien
Si votre chien a eu la chance de
vous accompagner en vacances, ou de vous avoir eu bien plus souvent près de lui
à la maison pendant cet été, la réponse est oui. Car pour lui, le rythme de vie
s’en voit également modifié. En effet, si vous avez passé plusieurs semaines à
la maison ou ailleurs, mais avec votre chien, celui-ci s’est habitué à votre
présence constante ou quasiment constante. Et lorsque vous reprenez le travail
et le laissez à nouveau seul en partant 8h par jour voire plus du jour au
lendemain, la transition risque d’être brutale. Certains pourraient en effet ne
pas comprendre pourquoi ils se retrouvent à nouveau seuls et développer un
syndrome de l’abandon, c’est-à-dire se croire abandonnés.
Anxiété de séparation
Qui dit syndrome de l’abandon dit
presque à coup sûr anxiété de séparation. Ce trouble comportemental correspond
à une difficulté ou une impossibilité de rester seul. Votre chien pourrait en
effet, du jour au lendemain, ne plus supporter la moindre solitude. Par
anxiété, il pourrait dès lors se mettre à démolir, vocaliser ou se laisser
aller dans votre maison en votre absence. Aucun de ces comportements n’a pour
origine un sentiment de vengeance, loin de là. D’ailleurs le sentiment de
vengeance n’existe pas chez le chien, contrairement au chat.
Non, votre chien risque de démolir simplement dans le but
d’extérioriser cette angoisse terrifiante qui est en lui. De préférence, il
choisira des objets que vous prenez régulièrement en main (télécommande, livre,
lunettes, gsm, etc.) pour avoir votre odeur près de lui et tenter ainsi de se
rapprocher de vous. Une autre alternative est de démolir les portes ou
barrières par lesquelles il vous a vu partir, dans l’espoir de vous rejoindre.
Par vocalisations, on entend aboiements, pleurs ou
hurlements. Là encore, votre chien ne le fait certainement pas pour vous
ennuyer, mais pour exprimer son mal-être tout simplement.
Enfin, vous pourriez retrouver déjections urinaires ou fécales à votre retour,
dues au fait que par anxiété, le métabolisme de votre chien s’est tellement
accéléré qu’il lui a été impossible de se retenir.
Pas de punition au
retour
Vous l’aurez compris, aucun de
ces comportements n’aura été effectué exprès par votre chien. Inutile donc de
le gronder à votre retour. Vous ne feriez d’ailleurs qu’augmenter son anxiété
et donc risquer d’empirer les vocalisations, déjections ou destructions.
D’ailleurs, s’il est utile de le
rappeler, une punition, dans tout cas de figure, doit toujours suivre
immédiatement le comportement indésirable. Dans le cas contraire, votre chien
ne peut comprendre pourquoi il est puni. Il comprendra toujours que vous êtes
fâché sur lui, ça oui, mais il ne comprendra pas pourquoi. Ceci tout simplement
parce qu’un chien vivant au présent et uniquement au présent, il lui est
impossible d’associer une punition qui a lieu au présent avec un fait qui a eu
lieu au passé.
Alors que faire ?
Pour éviter que votre cher
compagnon ne développe une anxiété de séparation lors de votre retour au
travail, il conviendra donc de le préparer à ce changement de rythme. Oui mais
comment ? Tout simplement en faisant en sorte que le rythme ne change pas
brutalement, c’est-à-dire éviter de passer du jour au lendemain d’un rythme où
il y a constamment quelqu’un à la maison à un rythme où la maison est vide 8h
d’affilée. Il s’agira donc de laisser son chien quelques fois tout seul à la
maison avant de recommencer à travailler, et ce lors de périodes de plus en
plus longues. Par exemple, vous pouvez commencer par 1/4h, puis 1/2h, puis 1h
et ainsi de suite jusqu’à arriver plus ou moins à la durée de vos absences
professionnelles, c’est-à-dire 6 à 7h. Ainsi votre chien se réhabitue
progressivement à rester seul, et le retour à la vie active se fera plus doux
pour lui.
Un chien n’est pas l’autre
Tous les chiens ne risquent pas
de développer un syndrome de l’abandon. Cela dépend de beaucoup de facteurs :
leur personnalité, leur vécu, leur lien avec le maître ou la famille, etc. Dans
le même ordre d’idées, certains le développeront après seulement une semaine de
présence de leur maître, et pour d’autres ce sera peut-être après un ou deux
mois de repos à la maison. A nouveau, un chien n’est pas l’autre. Mais pour
éviter tout risque, il est toujours préférable de réapprendre en douceur à
votre chien à rester seul.
S’il est
trop tard…
Si vous n’avez pas fait de
réapprentissage à la solitude avant la reprise du travail et que votre chien a
déjà développé une anxiété de séparation, tout n’est pas perdu. On peut
toujours résoudre un trouble comportemental, quel qu’il soit, et ceci chez tout
chien, jeune ou âgé. Dans ce cas, le travail sera sensiblement le même, sauf
qu’il sera plus conséquent. En effet, comme votre chien est déjà dans une
incapacité de rester seul, si vous partez ne fût-ce qu’un quart d’heure, vous
retrouverez déjà des dégâts à votre retour. Il faudra donc également effectuer
un réapprentissage à la solitude, mais en commençant par des durées d’absence
infimes. On partira donc juste 30 secondes, puis 1 minute, 2 minutes, 5, 10,
15, 20, 30, 45 minutes, 1h, 1h30 et ainsi de suite jusqu’à atteindre le temps
d’absence habituel. Le but étant de réapprendre à votre chien que quand vous
partez, vous revenez. Pour qu’il puisse l’apprendre, il faut qu’il soit dans un
état serein, et non dans un état de panique. C’est pourquoi il est nécessaire
de commencer par de si courtes absences.
Pas d’au revoir
Une dernière chose à faire, à
chaque absence cette fois, c’est d’ignorer votre chien avant de partir. En
effet, si vous lui portez de l’attention puis le laissez d’un coup dans une
maison vide, le choc sera brutal pour lui. Il convient donc de l’ignorer
complètement un quart d’heure à vingt minutes avant de partir. Cela lui offrira
une période de transition lui permettant d’accepter plus facilement votre
absence. Au retour, c’est pareil, ignorez votre chien quelques dizaines de
secondes au moins avant de le saluer. C’est difficile à faire, et votre chien
semblera frustré sur le moment, mais vous lui faciliterez nettement la tâche
pour vos absences futures.
Texte: Julie Willems comportementaliste
En
résumé ...
Si vous avez passé vos vacances avec votre toutou et étiez donc 24h/24 ou
quasi avec lui, réapprenez-lui à rester seul avant de recommencer à travailler.
Votre chien habitué à votre rythme de vie habituel, à savoir par exemple que
vous partez travailler 5 jours sur 7 et le laissez seul environ 8h par jour ces
5 jours. Puis vous prenez congé deux semaines pour rester à la maison ou partir
en vacances avec votre toutou. Vous passez donc une très grande partie de votre
temps avec lui, et votre chien s'habitue à ce nouveau rythme de vie. Il est
constamment avec vous et il exulte de joie. Mais toute bonne chose a une fin et
il faut recommencer à travailler. Vous laissez donc comme d'habitude votre
chien seul à la maison pour partir durant 8h le premier jour de reprise. Et
lorsque vous rentrez à la maison, vos voisins se plaignent que votre chien a
pleuré ou aboyé toute la journée. Ou vous retrouvez des déjections partout dans
la maison. Ou vous retrouvez le chambranle de la porte d'entrée en miettes ou
le canapé en morceaux. Non, votre chien n'est pas devenu fou. Il a simplement
développé un syndrome de l'abandon. Il n'était plus du tout habitué à ce rythme
de travail, lui qui pensait dorénavant qu'il allait vivre 24h/24 avec son
maître bien-aimé. Il a paniqué de se retrouver seul si longtemps, cru qu'on
l'avait abandonné et qu'il était livré à lui-même. Il a donc vocalisé pour
exprimer son mal-être, s'est laissé aller parce que le stress l'a empêché de se
retenir et/ou a détruit pour extérioriser son anxiété.
il est donc nécessaire de lui réapprendre à rester seul avant de
recommencer votre rythme de travail. Laissez-le donc seul 5-10 min. d'abord,
puis 1/2h, puis 1h-1h30, et enfin 3-4h, ceci afin de lui réapprendre
progressivement qu'il devra à nouveau rester seul pendant la semaine
dorénavant. Vous ne retrouverez aucun dégât à votre retour, mais surtout, votre
chien recommencera sereinement son "rythme de travail".
Tous les chiens ne risquent pas
de développer un syndrome de l'abandon. Mais pour éviter tout risque, il est
toujours préférable de réapprendre en douceur à votre chien à rester seul.
Bonne
reprise...
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