Le
possesseur d'un animal de compagnie appréhende toujours, un jour ou
l'autre, la perte de ce dernier. Avec raison, puisqu'il s'agit là d'une
expérience difficile à mener pour nombre d'entre vous. Bien souvent
banalisé, voire moqué, le deuil d’un animal n’en demeure pas moins
douloureux pour ceux qui perdent leur fidèle compagnon. De nombreuses
personnes ayant perdu un animal de compagnie craignent le jugement
d'autrui lorsqu'elles expriment leurs peines. Et pour cause… Le deuil
animalier n’est pas toujours pris au sérieux. Une absurdité évidente !
Copyright : LACIE |
Au sein de votre foyer, votre animal de compagnie est
un membre à part entière. Il vous apporte de la compagnie, de la joie,
des moments merveilleux grâce à toute son affection. Dans la plupart des
cas, il se crée une relation forte, voire fusionnelle entre vous et
l'animal au fil des années. Rien d’étonnant à ce que sa mort ou sa
disparition vous attriste et laisse un vide parfois douloureux à
dépasser…
D'ailleurs, les animaux de compagnie occupent une place
importante dans notre société. C'est particulièrement évident lorsque
nous considérons l'augmentation du nombre de foyers accueillant un
animal de compagnie.
Voici les questions que nous nous sommes posées afin de
vous apporter les réponses pouvant satisfaire votre curiosité. Nous
avons sollicité l'éclairage d'un vétérinaire sur le thème de notre
article.
Peut- on vraiment parler de deuil lorsqu'il s'agit d'un animal?
Toute perte entraîne un deuil, plus ou moins fort,
selon l’importance de ce qu’on perd. La perte d'un animal de compagnie
peut avoir des répercussions importantes sur la vie d'un individu. En
effet, perdre un animal que vous affectionnez depuis des années et avec
qui vous avez créé des liens forts vous entraîne dans une succession de
phases auxquelles il est difficile d'échapper.
Soyez conscient que les émotions occasionnées par la
perte d'un parent cher et celle d'un animal de compagnie sont similaires
: les maîtres endeuillés éprouvent spécifiquement de l'anxiété, du
déni, de la colère, de la culpabilité et de la solitude. Ces réactions
sont les mêmes lorsqu'on est confronté au décès d'un proche. Nous allons
passer en revue l'ensemble de ces phases...
Découvrons sans plus tarder quelles sont les phases du deuil éprouvés lorsqu'on a perdu un animal de compagnie...
Le déni : Souvent, les propriétaires refusent
d'accepter la réalité de la mort de l'animal de compagnie ; cette
période peut aller de 30 secondes à 1 semaine.
La colère : Cette colère est souvent dirigée
contre le vétérinaire, les autres membres de la famille ou contre
l'animal qui vient de décéder. Par ailleurs, la colère, la tristesse,
l’ennui font partie de tous les deuils.
La culpabilité : Puisque les maîtres se sentent
souvent responsables de l'animal, surtout dans le cas de l'euthanasie,
la culpabilité est souvent très présente dans ce type de deuil. Il faut
alors dédramatiser, se faire à l'idée de la mort de votre animal, se
souvenir des soins et de l’amour que vous lui portiez au sein de votre
foyer.
La dépression : Il n'est pas rare que les
propriétaires endeuillés entrent dans une courte période de dépression :
fréquemment, ces derniers se sentent seuls, perdent l'appétit et le
sommeil, occupés à ruminer les souvenirs de leur animal aimé.
La résolution : Les propriétaires acceptent la
perte même s'ils peuvent se sentir tristes en se remémorant leur animal ;
ils remettent le décès de l'animal en perspective tout en reprenant
leur fonctionnement quotidien productif et satisfaisant. Généralement,
après trois semaines, ils commencent à rependre le cours de leurs vies,
tout en commençant à accepter la disparition.
Au cours des phases mentionnées ci-dessus, plusieurs
symptômes somatiques et psychologiques peuvent être constatés tout au
long du processus de deuil qui suit la perte d'un animal de compagnie.
On rencontre notamment la nausée, l'engourdissement, la fatigue, les
serrements à la poitrine, la bouche sèche et les difficultés
respiratoires, le désespoir, la dépersonnalisation, le retrait social,
etc.
Malgré certaines similarités avec le deuil d'un être
cher, le deuil d'un animal de compagnie est unique. Dans tous les cas,
il faut prendre le temps de faire le deuil de celui qu’on a perdu.
Comment composer ave l'indifférence et les railleries de la société face aux émotions que peut susciter la perte d'un animal ?
Il est vrai que l’entourage ne réagit pas toujours avec
diplomatie lors d'un deuil animalier. Il est fréquent d'entendre ce
type de réflexions : « Tu ne vas pas pleurer pour un chien », « Ce
n’était qu’un chat, après tout ». Néanmoins, la peine est bien réelle.
N'hésitez pas à vous confier à des personnes susceptibles de comprendre
votre peine. Si nécessaire, vous pouvez vous tourner vers un
professionnel de la relation d’aide. Le plus important est de trouver le
moyen et l'endroit pour exprimer vos émotions. Il ne faut pas nier
votre deuil ou cacher votre peine par peur du jugement des autres. Pour
bien faire son deuil, il faut s’autoriser à le vivre en allant de
l'avant.
Peut-on organiser un rituel pour honorer la mémoire de l'animal ?
Peut-on organiser un rituel pour honorer la mémoire de l'animal ?
Par peur des moqueries, les propriétaires d'animaux se
privent souvent du simple rituel qui leur permettrait d'honorer leur
mort en leur faisant un dernier adieu, qu'il s'agisse d'un chien, d'un
chat ou d'un oiseau. Pourtant, les rituels sont souvent bénéfiques pour
traverser l'épreuve du deuil. Plusieurs manières de ritualiser sont
possibles : écrire un petit mot d'adieu, organiser une courte cérémonie
avec vos proches, créer un photomontage, encadrer une photo de votre
animal, planter un arbre en son honneur... La palette des choix
possibles est quasi infinie lorsqu'on souhaite rendre un dernier
hommage.
Comment en parler aux enfants ?
Comment en parler aux enfants ?
Il faut dire la vérité aux enfants, avec des mots à
leur portée, en recourant aux bonnes expressions. A titre d'exemple, au
lieu de dire "faire piquer le chat", mieux vaut expliquer que le médecin
l’a aidé à mourir sans qu’il ait mal. À partir de 7 ans, l’enfant est
en mesure de comprendre.
Il ne faut jamais minimiser ou ridiculiser la peine ou
l’ennui que les enfants éprouvent, particulièrement chez les
adolescents, souvent très attachés à un animal qui peut être pour eux
une source de grand réconfort en période conflictuelle. Vous devez
plutôt leur procurer écoute et réconfort.
Comment dépasser l'épreuve de l'euthanasie d'un animal ?
Tout d'abord, il faut déculpabiliser et ne pas ressentir de peur face à une option délicate, celle de l'euthanasie !
Vous devez vous rappeler que vous avez pris cette
décision pour le bien de votre animal, pour mettre fin à ses souffrances
et pour son bien. En effet, l’animal est sous médicaments… De fait, il
ne ressentira pas de douleur. C’est important que vous le sachiez. Par
ailleurs, vous pouvez décider d'être présent au cours de la procédure :
cette décision vous appartient. Tout dépend de votre état émotionnel
durant cette période. Néanmoins, il n'est pas recommandé de laisser les
enfants y assister.
Les animaux donnent aux individus l'opportunité de
prouver leur aptitude à l'amour et à l'affection, une faculté qu'il leur
faut inévitablement retravailler au moment de la perte.
Savez-vous qu'il existe un site internet anglais pour accompagner les maîtres dans le deuil d'un animal de compagnie ?
Un vétérinaire britannique, Shailen JASANI, a mis en
ligne un site Internet à accès gratuit dont l'objectif est d'accompagner
les personnes ayant perdu leur animal de compagnie. Il compte déjà plus
de 60 000 visites et 34 000 « j'aime » sur Facebook. Il comporte
diverses rubriques sur l'euthanasie, les soins palliatifs, et permet de
réaliser une page à la mémoire de son compagnon.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire