jeudi 23 mars 2017

Un danger à connaitre quand on va en vacances dans le sud ..

Encore inconnue en Belgique  mais un vrai danger en France métropolitaine, ces chenilles sont surtout présentes sur la côte méditerranéenne, mais réchauffement climatique aidant, elles remontent progressivement vers le nord (à travers la forêt des Landes, par exemple). Pendant l'hiver, elles tissent un nid soyeux dans les pins (pin noir surtout, mais aussi pin d'Alep, pin maritime, pin sylvestre…) et les cèdres. Elles en sortent la nuit pour se nourrir des aiguilles du pin, entraînant parfois un affaiblissement important de l'arbre. La température reste toujours assez élevée à l'intérieur du nid, ce qui a permis aux chenilles processionnaires de franchir, par exemple, les sommets de la Sierra Nevada : pas de problème, donc, pour passer l'hiver au nid.

Au printemps, la colonie quitte le nid en file indienne, et va s'enfouir dans le sol, où chaque chenille va tisser son propre cocon et se transformer lentement d'abord en chrysalide, puis en papillon.

QU'EST-CE QU'IL A ENCORE FAIT, CE CHIEN ?
Pour un chien qui aime bien mettre son nez partout, aller explorer ce long ruban qui s'agite au ras du sol est tout de même bien tentant. Les chiens les plus exposés sont les très jeunes, qui ont tout à découvrir, et les très vieux, qui perdent un peu la tête. Entre les deux, les adultes se font moins souvent avoir. Les chiens souffrant d'un trouble du comportement diminuant leur capacité à se contrôler (syndrome hypersensibilité-hyperactivité, notamment), sont aussi des victimes toutes désignées.

L'envenimation est due aux poils urticants de la chenille, qui contiennent une  toxine, la thaumatopoéine. Celle-ci provoque d'importantes réactions irritatives et/ou allergiques.

Les chiens sont avant tout atteints à la langue : juste après l'accident, ils vont voir leur maître(sse) en bavant avec un air tout malheureux, et dans les minutes qui suivent, la langue commence à gonfler, parfois de façon très spectaculaire : elle peut devenir rouge, puis noire, et enfler au point de ne plus tenir à l'intérieur de la bouche.

Dans les cas les plus graves, l'extrémité, voire une bonne moitié de la langue nécrose et tombe ! ce qui nous donne, quelques semaines plus tard, des chiens avec le bout de la langue dentelé, ou dans les cas plus graves, avec un moignon de langue qui s'arrête au milieu de la bouche. Notons que même dans ce dernier cas, les chiens arrivent à boire et à manger : ils en mettent un peu partout, mais ils se débrouillent, et c'est bien là l'essentiel.

Œdème de l'auge
Au-delà de la langue, la suite du tube digestif peut être affectée, si le chien est allé jusqu'à avaler des chenilles : l'œsophage et l'estomac peuvent se retrouver dans le même état que la langue, et là, c'est évidemment beaucoup plus embêtant. Les autres organes de la face (babines, nez, yeux…), peuvent aussi être atteints, s'ils ont été en contact avec les chenilles.

LE TRAITEMENT

Si votre chien vient de mettre son nez dans une procession de chenilles et revient avec la langue gonflée, ou que vous le voyez tout simplement baver d'un air malheureux en rentrant du jardin, entre janvier et mars, il faut le présenter rapidement à votre vétérinaire. La première chose à faire sera de lutter contre l'inflammation et le choc avec des corticoïdes d'action rapide, et contre la douleur avec des antalgiques. Une couverture antibiotique limitera les risques d'infection. Une alimentation par sonde et une mise sous perfusion peuvent être nécessaires dans les cas les plus difficiles.
Les avis divergent concernant les soins locaux : on conseille généralement de rincer abondamment les parties touchées, afin d'éliminer sans les casser un maximum de poils urticants… ce qui demande au moins une forte sédation. D'autres protocoles plus agressifs (injection sous pression d'héparine à l'intérieur de la langue, sous anesthésie générale, par exemple), sont plus discutés. Malheureusement une fois le processus en route, il n'y a pas grand chose à faire pour l'arrêter, la nécrose ira à son terme. L'important est de faire en sorte que le chien souffre le moins possible, et d'éviter les complications dues à l'inflammation, à l'état de choc, et aux surinfections.
                                     Largement inspiré d'un article écrit par la clinique vétérinaire Calvison.

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