lundi 4 janvier 2016

Pourquoi mon chien détruit-il ?

De multiples raisons peuvent pousser un chien à détruire, mais on peut les regrouper en deux grandes catégories, qui nous conduiront à considérer certaines destructions comme "normales", et d'autres comme pathologiques. Cette distinction n'a pas qu'un intérêt théorique, puisqu'elle va conditionner le pronostic et le traitement.

  • Les destructions "normales" :
C'est toujours un peu difficile à admettre lorsqu'on trouve sa maison dévastée, mais certaines destructions sont normales. Un jeune chien (ou moins jeune) qui déterre les rosiers, (et allez savoir pourquoi, mais ce sont toujours les plus chers qui sont les plus amusants à déterrer), ou encore qui 
Destruction dite "normale".
 Pour s'occuper...rien de tel qu'une bonne lecture!

détruit le système d'arrosage, cela fait partie des comportements exploratoires normaux . Si ce même chien déchiquette avec une belle constance les tapis moelleux successifs que l'on met à sa disposition devant le radiateur, il s'agit là encore d'un comportement de jeu tout à fait normal (cette mousse qui vole dans toute la cuisine, c'est décidément très amusant ).
Qu'un nouvel arrivé passe ses premières nuits à hurler et à faire quelques destructions dans la pièce où on l'a enfermé tout seul, parce qu'on a décidé que c'est là qu'il devait dormir… cela est normal également. Idem pour un chien qui s'ennuie, enfermé tout seul dans une pièce obscure pendant plusieurs heures, tous les jours, et qui va ronger un pied de table ou un coin de tapis "pour s'occuper".

Ce qui différencie le normal du pathologique, c'est que dans ces différents exemples, il s'agit d'un problème isolé, "logique", et qui va (le plus souvent) passer avec le temps, et un minimum de constance, de bon sens et/ou d'éducation.

  • Les destructions pathologiques :
La distinction n'est pas toujours facile à faire, mais en cas de destructions pathologiques, plusieurs nuisances sont généralement présentes simultanément, (les destructions ne sont pas un problème isolé), et leur ampleur dépasse le simple comportement de jeu. Citons quelques exemples parmi les plus fréquents :

  1. Le syndrome hypersensibilité-hyperactivité (HSHA) :

Le chien n'a pas acquis les auto-contrôles pendant ses premières semaines de vie : il en fait donc trop, dans tous les domaines : il engloutit sa nourriture, boit comme un trou, vole tout ce qui est à sa portée, fait ses besoins dans la maison, détruit tout, passe des heures à courir sans jamais se fatiguer, mordille tout le monde jusqu'à écorcher les mains… C'est un chien ingérable, qui n'apprend rien, très gentil, mais qui épuise tout le monde et dont on a l'impression qu'on ne pourra jamais rien faire.

  1. L'anxiété (de séparation en particulier) :

Le chien ne détruit pas seulement par jeu ou par ennui, mais parce qu'il est paniqué de se retrouver seul, en particulier séparé de son "être d'attachement". Dans ce cas, les "destructions" sont plutôt des dérangements, le chien ayant mis l'appartement ou la maison sens dessus dessous pour s'emparer d'objets portant l'odeur de son/sa maître(sse). D'autres marques d'anxiété sont visibles : urines ou selles molles dispersées au gré des déambulations du chien, automutilations, comportement craintif en général…

  1. Les troubles hiérarchiques :

Dans ce cas, le chien, trouve intolérable que l'on s'en aille en le laissant seul derrière une porte fermée, lui qui se considère, (parfois à juste titre !), comme le chef de la meute familiale.

Il manifestera alors son mécontentement par des destructions centrées sur les issues (en particulier la porte d'entrée) qui l'empêchent de rejoindre sa meute, qui a eu le toupet de partir en le laissant planté là. On retrouve souvent aussi du marquage urinaire ou fécal, également autour des issues, et le chien dispose de prérogatives dans les domaines de l'accès à la nourriture, de la répartition de l'espace, et des contacts.

  1. Les troubles confusionnels du vieux chien :

Il y a quelques siècles, nous mourions tous jeunes, de la peste bubonique ou en guerroyant contre la tribu voisine, et nous ne vivions pas assez vieux pour développer des cancers ou une maladie d'Alzheimer. Il en est de même pour nos chiens qui, pour la plupart, vivent aujourd'hui suffisamment vieux pour développer des troubles confusionnels se traduisant par de la désorientation (déambulations et des vocalises pendant la nuit), et une perte des apprentissages (réapparition de la malpropreté… et des destructions).
Dans les cas "pathologiques" seul un professionnel
 pourra vous aider efficacement.
Dans les exemples cités ci-dessus, un simple travail d'éducation ne suffira évidemment pas, et une "bonne correction" ne fera qu'aggraver les choses : une consultation comportementale sera nécessaire afin d'identifier et de bien définir l'origine du problème, et de mettre en place un traitement.

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