vendredi 30 septembre 2016

On déménage… Le chien aussi mais dans la tête !

Déménagement et impact sur un chien
Que déménager soit un choix ou que les aléas de la vie nous y poussent, c’est en tout cas un moment de la vie reconnu pour être très stressant. Tout déménagement entraîne les personnes qui s’y engagent, dans une inévitable recherche d’équilibre nouveau, face à un quotidien modifié.
Cet évènement est encore plus particulièrement déstabilisant pour un chien, qui lui, sans en avoir rien décidé, se trouve abruptement confronté à une totale rupture des repères de son quotidien.
Suivant le type de relogement, la sensibilité du chien, son habitude ou non des changements, son âge et son état de santé, cette aventure aura un retentissement plus ou moins fort sur son équilibre psycho comportemental et même physiologique.

Changements et sensibilités inégales
Tel chien vivra relativement bien les changements en général, les déplacements et autres « surprises » de la vie, tel autre en sera plus ou moins affecté sans que l’on mesure bien l’impact de ces diverses variations, modifications et passages d’une vie à l’autre. Les plus jeunes (pas encore très équilibrés), les plus vieux (très attachés à leurs habitudes) les malades ou fragiles de santé (qui ont besoin de calme et stabilité) les très émotifs (que tout inquiète et perturbe) seront à ménager plus spécialement.
Pour le choix du relogement, et dans la mesure du possible, il est sage d’anticiper sur les difficultés d’adaptation du chien à une nouvelle vie.
Si l’on tient compte des besoins et habitudes de l’animal, on peut prévoir que tel nouveau contexte sera plutôt facilitateur pour lui, ou que tel autre pourrait être stressant (auquel cas, il faudrait prévoir quelques aménagements).
Pour exemple, gare au chien que l’on fait passer sans transition de la campagne à la ville et qui a bien du mal à gérer les promiscuités (d’humains et de congénères) sur les trottoirs ou dans l’ascenseur de l’immeuble.
Gare aussi au chien citadin que l’on propulse dans un jardin, et qui a bien du mal à gérer émotionnellement la proximité du voisinage, dont il est séparé par une simple et fragile clôture.
Autant de cas de figures qui peuvent soulever, plus ou moins passagèrement, des difficultés d’adaptation de l’animal (et entraîner des complications pour ses maîtres !)
Il est possible de minorer l’impact de tout ce chambardement dans la vie d’un chien, et d’autres précautions peuvent encore être prises pour l’aider à passer le cap plus facilement.

Visite et découverte des lieux avant d’emménager
Soudaineté et nouveauté sont des dimensions stressantes, alors faire découvrir d’avance son nouveau lieu de vie au chien (avant même l’emménagement) lui permet déjà de prendre quelques repères sur cet espace et son environnement, pour lui faciliter la transition et pour un moindre impact lors de l’installation.
Ce qui compte pour un chien c’est d’être avec ses maîtres, et si la découverte du nouveau logement est un moment agréable pour lui, l’animal en gardera un souvenir positif :
  • On peut prévoir par exemple d’y faire un peu de bricolage en sa compagnie (pas trop longtemps la première fois !) Si une rénovation préalable s’installe un peu dans la durée, ces moments peuvent être vécus dans la complicité, avec un chien qui « participe » un peu et « apprivoise » ce nouvel endroit.
  • On peut aussi organiser des pause casse-croûte sur les lieux (en prévoyant un petit en-cas pour le chien dans sa gamelle)
  • On peut jouer un peu avec l’animal (sans aller jusqu’à des surexcitations !) et y laisser des jouets pour la fois suivante
  • On peut emmener le chien (en laisse) faire quelques courtes balades alentour, histoire de le familiariser un peu avec ses futurs coins de détente et d’aisance, et de faire un premier inventaire des « 4 pattes » chiens ou chats du quartier. Tous ne sont peut-être pas sociables ! mieux vaut les localiser.
Attention que pour certains, la découverte de la vie rurale et d’animaux peu ou jamais rencontrés (ex : bovins, ovins, volailles, etc.) peut soulever des peurs et réactions vives auxquelles il faudra faire face adroitement.
Pour d’autres chiens, c’est se frotter à la ville et au tumulte urbain qui peut faire des peurs et difficultés.
On comprendra suivant les cas, qu’un travail de familiarisation sera nécessaire avec peut-être l’aide d’un professionnel.

Le jour J

Si l’on a la possibilité de confier son chien pour ce moment de grande agitation générale, c’est mieux pour tout le monde. D’une part pour le chien qui n’est pas soumis au stress de la valse des cartons et des meubles qu’on embarque. D’autre part aussi pour les humains, qui n’ont pas à gérer la désorientation du chien, qui souvent les cramponne pour être sûr « qu’on ne l’oubliera pas ! ».
Attention également aux enfants, (généralement bien agités eux aussi dans ces circonstances) qui peuvent ajouter au stress collectif, et indisposer un peu plus le chien (le conduisant à de possibles réactions vives dont on connaît les risques !)
Sinon, suivant les situations et comme évoqué plus haut (selon la sensibilité, l’âge et l’état de santé de l’animal) on peut le soustraire à toute cette effervescence, le temps de vider la maison ou l’appartement, en l’isolant dans une pièce avec quelques-unes de ses « affaires personnelles », ou bien le mettre dans sa boîte de transport s’il en a une, et dans la voiture (bien appréciée par certains, lors des préparatifs de départs en vacances notamment).

Installation dans le nouveau lieu de vie

Les premiers points de repères rassurant pour le chien sont ses lieux de repos et de prise de nourriture. Il doit donc lui être tout de suite alloué des emplacements matérialisés avec gamelle et tapis (ou panier) où il pourra trouver refuge et tranquillité pour boire, manger et se reposer (à propos de gamelle, il faudra veiller à ne modifier en rien son contenu habitue, pour moins de chahut intestinal !)
On peut s’attendre à ce que la première nuit soit un peu difficile pour les plus sensibles, qui risquent de vocaliser leur détresse devant ces changements perturbants. Il faudra alors doser entre indulgence et fermeté suivant les cas.
Si possible, il est préférable de ne pas livrer l’animal à la solitude dès le lendemain d’un déménagement, ce qui ne serait pas pour initier sa confiance sur son nouveau lieu de vie.
Les bruits inconnus du voisinage, les odeurs environnantes nouvelles, les rythmes de vie quotidienne bousculés… tout peut faire passagèrement difficulté d’adaptation pour l’animal, qui peut alors l’exprimer à travers des conduites inattendues autant que gênantes parfois.
Ne sont pas rares, les chiens qui détruisent ou/et aboient dans l’appartement, la maison ou dans le jardin, dès que les maîtres s’absentent, alors que cela n’était pas dans leurs habitudes. D’autres deviennent malpropres, « pots de colle », impatients, très agités et grognons ou au contraire apathiques… autant de manifestations diverses d’un même inconfort devant tout ce « nouveau » auquel il faut petit à petit trouver à s’adapter.
Tout radical changement de vie chahute émotionnellement plus ou moins un animal,  et peut  l’entraîner à des conduites inadaptées (genre d’essais/erreurs) dans une recherche de repères stabilisants.  
La patience et l’indulgence sont donc globalement de rigueur devant certains comportements gênants du chien, pour ne pas ajouter encore un peu plus à sa maladresse ou à son possible désarroi.
Passé quelques jours, des habitudes nouvelles viendront ritualiser un quotidien dans lequel l’animal devrait retrouver rapidement un équilibre, et des comportements plus adaptés et attendus.
A défaut, un Caniconsultant peut aider à comprendre telle ou telle altération du comportement de l’animal et guider ses maîtres pour mieux passer le cap.

En conclusion, anticiper et comprendre qu’un déménagement provoque la transitoire désorientation d’un chien, est déjà lui faciliter (et se faciliter soi-même) le passage d’une vie à l’autre.


Texte publié dans le magazine "Chiens News"




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