lundi 19 décembre 2016

Un bon départ pour bien vivre avec son chien

Bravo ! Adopter un chien dans un refuge est, avant tout, une action positive et vous donnez ainsi la possibilité à votre nouveau compagnon de mener une vie heureuse. Maintenant, le succès d’une bonne relation repose beaucoup sur vous : vous allez être son guide pour lui apprendre les règles de la cohabitation humaine et de la vie dans notre société.
Voici quelques conseils pratiques pour vous aider dans les débuts de cette nouvelle vie ensemble. 
Généralités
Un chien n’aime pas la solitude
. Il a besoin de partager votre quotidien.
Un chien est un très bon compagnon pour vos enfants, mais il n’est pas un jouet. Apprenez à vos enfants à le respecter!
Laisser lui le temps d’apprendre vos habitudes. Tenez compte de son vécu préalable mais sans trop vous préoccuper de son passé.
La cohabitation avec un autre animal
Evitez absolument la première rencontre dans un espace restreint (couloir).
Entre deux chiens, organisez la rencontre en extérieur, dans un espace libre et clos. Vous pouvez utiliser une longe de 5 mètres minimum que vous laisserez très lâche mais, surtout, ne présentez pas les chiens en tirant sur les laisses. Ne forcez pas les chiens à s’approcher l’un de l’autre.
S’agissant d’un chat, attachez par sécurité votre chien (après l’avoir promené) et laissez le félin se présenter à lui.
En votre absence, mettez chat et chien dans des pièces séparées tant que vous n’êtes pas certains de leurs réactions.
L'arrivée à la maison
Donnez-lui un peu à manger et, surtout, à boire, puis détendez-le avec une bonne promenade.
Sortez toujours votre chien en laisse les premières semaines : votre chien doit apprendre que vous êtes ses nouveaux maîtres et prendre aussi ses repères.
Faites lui visiter uniquement les parties de la maison qui lui seront autorisées et fermez les portes des pièces qui lui seront interdites.
Parlez-lui doucement et calmement, laissez-le venir à vous plutôt que d’essayer de forcer son affection. Il arrive dans un nouvel univers auquel il doit s’habituer.
La première nuit
Définissez dès son arrivée, son lieu de couchage dans un endroit calme où il pourra se reposer sans être dérangé (quand le chien dort, et qu’il ne vous voit donc pas arriver, il peut prendre peur et avoir une réaction agressive). Ne choisissez pas un lieu de passage (entrée, couloir, bas d’escalier). Un chien a besoin de repères, d’un endroit bien à lui où il se sentira en sécurité, où il aimera apporter ses jouets.
Les premières nuits, votre animal, un peu désorienté, risque de pleurer. Ne pas intervenir si les gémissements sont supportables. Sinon, déplacer son panier vers un endroit plus proche de vous, où il se sentira plus sécurisé, mais au fil des jours, ramenez-le à sa place initiale.
L’éducation de votre chien
De façon générale, réussir l’éducation de son animal, c’est lui permettre de comprendre que tel comportement est toujours admis, souhaité même, et que tel autre n’est jamais toléré. En conséquence, il convient de lui apprendre quelle doit être la bonne façon d’agir.
Votre chien saura qu’il a compris à chaque fois qu’il percevra votre satisfaction : une bonne caresse renforcée par un « OUI » enthousiaste. Soyez motivant pour lui !
Dans la famille, employez tous, les mêmes mots courts, pour vous adresser à lui : « Viens »   « Stop » « Dehors » … Vos gestes, vos expressions, le ton de votre voix, aident au moins autant votre chien à comprendre que l’ordre oral donné.
Quel que soit son âge, vous pouvez modifier l’éducation et les habitudes de votre nouveau compagnon pourvu que ceci soit fait dans le respect de sa nature de chien et dans un esprit de complicité. Une bonne éducation demande : douceur, tolérance, constance et cohérence.
La propreté
Beaucoup de chiens adoptés auprès de refuges étaient propres dans leur précédent foyer. La configuration des enclos d’un chenil ne permet pas toujours au chien d’éliminer loin de son lieu de couchage. Votre chien aura donc peut être besoin d’un temps d’adaptation afin de comprendre où et quand il doit faire ses besoins. S’il a fait au mauvais endroit, impérativement, ne le grondez que si vous le prenez sur le fait. Un « NON » ferme est suffisant, ne criez pas! Emmenez-le alors au bon endroit immédiatement. Certains signes comme renifler partout ou tourner en rond doivent vous alerter. Etablissez une routine : sortez votre chien chaque jour aux mêmes heures, par exemple le matin dès son réveil, lorsque vous arrivez du travail et avant d’aller vous coucher. Au début, sortez-le après chaque repas ou chaque repos. Pendant qu’il élimine, utilisez un mot ou quelques mots comme «  fais tes besoins »  qu’il connaitra rapidement.
Félicitez le chaleureusement immédiatement après (assurez vous qu’il a bien fini avant), ne considérez pas que ce qu’il a fait est naturel. C’est la seule façon de lui faire comprendre ce que vous attendez de lui Respectez autrui en ramassant ses crottes.
Si vous découvrez trop tard un « accident », nettoyez toujours hors de sa présence avec un détergent sans javel, du vinaigre blanc, de l’essence de citronnelle ou de l’alcool. Si vous le punissez alors, le chien aura peur de vous ou peur d’éliminer en votre présence ou encore cherchera à ingérer ses excréments pour les faire disparaître. Les animaux ne comprennent pas les punitions après les faits.
Nourriture
Un ou deux repas quotidiens au calme, si possible à heures fixes (le chien est un animal qui aime les habitudes), sans aucune autre alimentation en dehors de ces moments. Créez de petits rites avec lui– les chiens adorent cela – comme lui demander  de s’asseoir et d’attendre votre feu vert pour avoir sa gamelle mais ne cherchez pas à la lui reprendre ce qui créerait une anxiété chez lui. S’il n’a pas tout mangé, enlevez-lui sa gamelle au bout d’un quart d’heure, ce sera un indice pour lui. Vous lui envoyez alors un  message très signifiant : « Je suis ton chef, c’est moi qui décide du moment où tu peux te nourrir ».
Le chat lui, se nourrit peu à chaque fois, mais tout au long de la journée. Laissez-lui sa gamelle à disposition en hauteur, hors de portée du chien.
Votre chien doit toujours avoir de l’eau fraîche à disposition. Sorties et jeux
Les promenades quotidiennes lui sont nécessaires, même s’il dispose d’un grand espace. Un chien connaît vite son jardin et s’ennuie s’il n’est pas sorti. Bien des problèmes de comportement (aboiements, fugues…) sont ainsi souvent évités.
Le chien a besoin de ces moments pour se dépenser et communiquer avec ses congénères. Les sorties doit démarrer calmement, laisse détendue. Si le chien tire sur sa laisse, halète, s'énerve : arrêtez vous, faites poser le chien et attendre systématiquement que l’excitation du chien baisse avant de poursuivre la promenade. Un licol « halti » peut aussi vous rendre service. Gardez toujours la laisse très détendue lorsque vous rencontrez un autre chien. Autrement votre chien vous ressentira comme anxieux de la rencontre et sera alors lui-même en alerte. Les chiens pourront alors faire connaissance. Si la personne en face ne vous semble pas à l’aise et tire elle-même sur la laisse, passez votre chemin !
Passez du temps pour jouer avec lui et mettez en place de petits rituels comme de donner la patte pour obtenir son jouet. Ces rituels sont importants et l’aident à se sentir à sa place dans la famille.
Caresses
Il est important de créer des liens d’attachement : le chien a besoin d’aimer et d’être aimé. Celui que vous avez adopté peut être peureux ou à l’opposé très expansif.
S’il est peureux, laisser le venir à vous et parlez lui très calmement. Il arrive dans un nouvel univers et doit s’habituer à sa nouvelle famille.
Si, à l’inverse, votre chien est très démonstratif, saute, demande sans arrêt des caresses, vous devez prendre l’initiative des contacts. Ceci signifie, ne pas caresser le chien qui vient quémander vos faveurs, attendre qu’il se calme. C’est vous qui allez maintenant lui demander de venir pour le caresser. Pourquoi ? En toute bonne foi, nous commettons parfois l’erreur suivante : parce que ce chien a eu un passé douloureux, nous cherchons à compenser en lui prodiguant un excès d’attentions et de caresses. Que risque-t-il de se passer alors ? Votre chien risque de s’attacher trop à vous au point de ne pouvoir vivre hors de votre vue sans connaître une grande angoisse. Celle-ci risque de se manifester par des aboiements, des hurlements, des pleurs ou des destructions en votre absence.
Nous vous conseillons donc dès le début de faire comprendre à votre chien qu’il aura toutes vos caresses à condition d’être calme auparavant. Si par exemple, votre chien vous accueille en faisant des bonds, ignorez le, détournez vous sans le regarder et sans lui parler. Dès que le chien sera tranquille, appelez le et faîtes lui autant de câlins que vous souhaitez. En effet, si sa démonstration d’amitié vous semble sympathique, vous l’apprécierez moins, le jour où il aura sali avec ses pattes, votre tenue claire ! Si ces bonds de joie font chuter un jeune enfant ou une personne âgée, ce peut même être dangereux. Lui apprendre à rester seul
Chez les canidés sauvages et domestiques, les animaux vivent en groupes organisés.et font très jeunes, l’apprentissage des modes de communication propres à leur espèce. Chaque membre apprend qu’il occupe une place précise dans la meute et qu’il y a des règles à respecter. Ainsi, si le bébé chiot se voit autoriser beaucoup de choses par sa mère et a des contacts très fréquents, vers 5-6 mois, celle-ci va apprendre au jeune chien l'autonomie. Elle les écarte, progressivement, puis les repousse au moment du sevrage. C’est une vraie coupure du cordon ombilical et le jeune apprend à rester seul. Donner à votre chien une autonomie, c’est donc respecter sa nature de chien et en faire un chien équilibré.
Durant vos premières absences, votre chien risque de pleurer en se croyant à nouveau abandonné. Il est donc essentiel de lui donner de bonnes habitudes. Vous allez lui faire comprendre que votre départ n’est pas synonyme d’abandon mais que vous revenez toujours. Que faire pratiquement ? Sans lui parler ni le regarder, commencez par quitter la pièce dans laquelle se trouve le chien (sans la fermer) et habituez le à rester seul 5 minutes (pour faire la vaisselle par exemple). Peu à peu, allongez la durée de votre absence. Il va alors s’habituer et ne craindra pas la solitude.Vous pouvez aussi faire l’exercice suivant : préparez vous comme lorsque vous partez au travail ou en courses (manteau, clefs…), sortez sans regarder le chien ni lui parler, attendez quelques minutes à l’extérieur, rentrez (à nouveau sans lui parler ni le regarder pendant quelques minutes, même si cela vous semble dur !). Très vite, vos entrées et sorties deviendront banales pour lui.
Quelques autres petits trucs : laisser la radio en marche, une lumière allumée, et donnez lui un os de buffle, des jouets (le « kong » par exemple que l’on peut remplir avec une friandise qu’il va s’amuser à grignoter).
Votre chien et vos enfants
Expliquez à votre enfant qu’il doit se présenter calmement au chien pour ne pas l’effrayer. Ne laissez jamais votre enfant seul avec votre chien. Un très jeune enfant peut avoir des gestes incohérents aux yeux du chien.Faire comprendre à l’enfant que le chien est un être vivant et non un jouet, on doit le respecter, le laisser tranquille lorsqu’il va dans son panier se reposer ou lorsqu’il mange, ne pas crier, lui faire du mal, ne pas le surprendre, le manipuler dans tous les sens ou lui faire peur....
Très important : Apprenez à votre enfant qu’un grognement c’est un avertissement de la part du chien (et non de la méchanceté) qui est là pour lui signaler que le chien a peur ou est mal à l’aise.

CONCLUSION
C’est en respectant la nature du chien que nous aurons un compagnon agréable. Ces conseils vous aideront à structurer votre chien pour en faire un chien équilibré, bien dans ses poils.
Martine Brun - comportementaliste

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